mardi 17 septembre 2013

Marie-toi et convertis-toi ! - Christian Solidarity International

Marie-toi et convertis-toi !

Dimanche 25 septembre 2011

 

De façon sournoise, des femmes coptes sont forcées au mariage avec des hommes musulmans ; on les oblige ensuite à se convertir à l’islam. Ce ne sont pas des cas isolés, explique Michele Clark.


Hanna (nom changé pour des raisons de sécurité) était amie avec une de ses voisines musulmanes. Celle-ci a présenté Hanna à son frère. Ils passaient beaucoup de temps ensemble et sont devenus amis. Un jour, la jeune fille musulmane est allée faire des courses et a laissé Hanna seule avec son frère à la maison. Ce dernier a profité de l’occasion pour la violer. Comme elle craignait la réaction de sa famille et qu’elle avait honte, Hanna s’est laissé convaincre d’épouser son violeur et de se convertir à l’islam.
Le fait de forcer au mariage et à la conversion est un moyen subtil utilisé par certains extrémistes musulmans pour intimider la minorité chrétienne d’Égypte. Aujourd’hui, quelque huit millions de chrétiens vivent en Égypte, soit 10 % de la population. Depuis la démission de Hosni Moubarak, les enlèvements ont fortement augmenté. Les autorités ne s’opposent souvent plus aux extrémistes. Dans cette atmosphère menaçante, de nombreux coptes désirent quitter leur pays. L’Égypte va-t-elle devenir comme l’Irak, où l’on assiste à un véritable exode de la minorité chrétienne ?

Un sentiment de culpabilité ?

D’ordinaire, les jeunes femmes coptes ne sont pas forcées au mariage et à la conversion par des inconnus, mais par des amis musulmans auxquels elles font confiance. Comment cela est-il possible ? « Ils profitent de la vulnérabilité et de la naïveté des jeunes femmes coptes », explique Michele Clark devant une commission du parlement américain. Les coptes ne sont pas égaux aux musulmans dans la société égyptienne. Nombre d’entre eux sont pauvres. Les coupables musulmans en profitent et attirent les chrétiennes avec de l’argent, souvent par l’intermédiaire d’autres femmes.

Ils leur offrent un monde apparemment meilleur qui leur permettrait de se détacher de leurs problèmes familiaux. De plus les filles coptes sont, selon Clark, soumises à une pression de la part de leurs collègues musulmanes dès l’école, afin de les faire « entrer dans le moule ». Certaines voudraient donc simplement « être comme les autres » pour s’intégrer.

Les jeunes chrétiennes sont-elles donc coupables ? Madame Clark précise : Ces événements en Égypte sont un exemple éloquent de traite des êtres humains : les victimes sont dupées, attirées dans une relation frauduleuse puis exploitées. Selon l’article 3 du Protocole additionnel de l’ONU contre la traite des êtres humains, le consentement de la victime de la traite des êtres humains n’a aucun poids si la violence, la fraude ou la contrainte sont employées. Clark a prouvé par des investigations approfondies menées sur place que ces moyens étaient très souvent utilisés dans les relations entre musulmans et femmes coptes.

Des autorités complices

Les femmes coptes qui se marient et se convertissent à l’islam sous la contrainte ne peuvent que rarement s’en libérer. Après leur mariage, elles sont souvent complètement isolées du monde extérieur et n’osent plus quitter seules la maison. Le contact téléphonique avec leur famille leur est même interdit.

Quand des femmes réussissent à s’enfuir, elles ne peuvent plus vivre auprès de leur famille, car elles l’exposeraient à un danger. Il existe plusieurs institutions qui offrent la sécurité à de telles femmes. La plupart du temps, les fugitives renoncent à porter plainte, craignant pour leur famille. Si toutefois elles s’aventurent à le faire, la police refuse souvent d’enregistrer leur plainte ou ne donne pas de suite à l’investigation. Lors de ses recherches, Clark n’a pas trouvé un seul cas où un coupable aurait été condamné.

Pour l’État égyptien, les femmes coptes converties sous la contrainte sont musulmanes. Les autorités refusent donc d’entrer en matière pour une reconversion à la foi chrétienne, sachant que les musulmanes ne sont pas autorisées à se convertir. Le fait qu’on soit musulman « de naissance » ou converti après ne joue aucun rôle, même si on y a été contraint !

Que pouvez-vous faire ?
Que pouvez-vous faire contre cette injustice ? Informer, dit Clark : « Plus le sujet sera connu dans le public, plus il sera facile pour les victimes de rompre le silence et moins grande sera la honte. » À l’avenir, CSI veut encore davantage remplir cette tâche informative.

Un rapport a paru en novembre 2009, rédigé entre autres par Michele Clark pour CSI : « La disparition, la conversion forcée et le mariage forcé des femmes chrétiennes coptes en Égypte ». Ce document de 42 pages est disponible en anglais et en allemand. Moyennant une participation aux frais (libre), nous vous envoyons volontiers un ou plusieurs exemplaire(s). La version française sera disponible plus tard. Si vous la désirez, nous vous prions de bien vouloir nous en informer.
Vous trouverez ci-dessous la vidéo de l’intervention de Michele Clark auprès de la commission de Helsinki du Sénat des États-Unis, attire l'attention à l'égard de la situation critique des chrétiens coptes d’Égypte, ainsi que l’intégralité de la séance de trois heuresVidéo de la séance de la Commission



Michele A. Clark
Michele A. Clark est membre du comité de CSI aux États-Unis. Elle est professeur associé pour la traite des être humains, les femmes dans la politique mondiale et les mouvements dissidents contemporains à la George Washington University. Le 22 juillet 2011, elle a été entendue au sujet du sort des femmes coptes par la commission de Helsinki du Sénat des États-Unis. Cette commission est formée de 18 parlementaires et de trois représentants de haut rang du gouvernement. Elle peut donc avoir une influence certaine sur la politique extérieure des États-Unis.


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Cet article provient du site Christian Solidarity International, dont voici le lien :
http://www.csi-france.fr/egypte_marier_et_convertir.php?nvd=539

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