mercredi 18 septembre 2013

'MARIE CLAIRE' daté août 2013 : « Les disparues d'Egypte » Reportage de Manon Quérouil-Bruneel.Photos Alfred Yaghobzadeh.

 « Les disparues d’Égypte »


Article paru dans « MARIE CLAIRE » daté août 2013.

Reportage de Manon Quérouil-Bruneel.

Photos Alfred Yaghobzadeh.

Un profond merci pour l'autorisation de publication.
 

mardi 17 septembre 2013

Texte Intégral du reportage "Les disparues d'Égypte" Reportage de Jean-Marc Gonin. Publié dans le Figaro Magazine du 05-06/07/2013

REPORTAGE : « Les disparues d’Égypte »

par © Jean-Marc Gonin et Alfred Yaghobzadeh, publié dans Le Figaro Magazine du 05-06/07/2013

Un profond merci pour l'autorisation de publication.
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LE FIGARO MAGAZINE 5 JUILLET 2013 'LES DISPARUES d’Égypte' REPORTAGE

Des centaines de filles et de jeunes femmes chrétiennes sont la cible des islamistes les plus radicaux. Enlevées, elles sont ensuite converties et mariées de force.

DE NOS ENVOYÉS SPÉCIAUX AU CAIRE JEAN-MARC GONIN (TEXTE) ET ALFRED YAGOBZADEH (PHOTOS).
5/6 JUILLET 2013 LE FIGARO MAGAZINE

Inconsolables, les mères ont peu de recours


Un visage d’enfant posé sur un corps de jeune femme. Jean, tee-shirt blanc imprimé «Fashion Girl», un collier de deux perles de verre bleu sur une fine lanière de cuir noir: Irini Samir est une ado de son temps. Elle a 16 ans, la vie devant elle et des projets plein la tête. Pourtant, ses yeux ombrés de cernes trahissent la crainte. Assise sur un banc dans le jardin d’une église copte d’une lointaine banlieue du Caire, elle tourne subitement le regard vers le côté, telle une biche effarouchée.
Irini revient de l’enfer. Cette collégienne chrétienne a été séquestrée près de deux mois par des musulmans qui voulaient la marier de force. Son salut, elle ne le doit qu’à son courage et à sa présence d’esprit quand elle est parvenue à échapper à ses ravisseurs.

Avec un couteau, elles effacent une croix tatouée.

Le calvaire a commencé un matin à 7heures à Al-Minya, en Haute-Égypte. Elle vient de quitter la maison familiale et se rend au collège en compagnie d’une amie. Sur le chemin, elle s’arrête pour acheter à manger. Quand elle ressort dans la rue, un minibus s’approche. Un homme la saisit et l’embarque de force. Ensuite, c’est le trou noir. «Je me suis réveillée dans une chambre, raconte-t-elle. J’ignorais où je me trouvais.» Autour d’elle, des femmes voilées et des barbus–«des cheikhs»,dit-elle pour décrire des hommes d’un certain âge à l’allure de religieux.
Une des femmes lui lance: «Ton âme va devenir musulmane et tu le deviendras aussi.»
«Je ne veux pas. Vous ne pourrez pas me forcer!»
A peine Irini a-t-elle riposté qu’un cheikh la gifle avant de quitter sa chambre en claquant la porte.
Quelques jours plus tard, pour la préparer à son avenir de convertie, les femmes de la maison tentent d’effacer la croix tatouée que les Coptes portent au poignet. A l’aide d’un porte-plume et d’un couteau, elles arrachent la peau teintée d’encre. La gamine se débat, crie et fond en larmes.
«Pourquoi pleures-tu?» demande une de ses tourmenteuses.
«Ma mère m’a dit que ma vie serait finie si cette croix disparaissait.»
Irini mange seule dans sa chambre. Pour toute lecture, les ravisseurs lui ont laissé un Coran et des fascicules de propagande islamiste.

Quand on la laisse enfin sortir de la pièce, c’est pour l’obliger à faire le ménage. Elle découvre qu’elle se trouve à Assouan, à 650 km au sud de la maison familiale. Elle tente une première évasion. Un cheikh la rattrape alors qu’elle franchit la porte.
Le salut viendra de la découverte d’un téléphone portable oublié par un occupant de la maison. Irini compose le numéro d’un cousin. Elle lui dit se trouver à Assouan. Puis, pour l’aider à la localiser, elle décrit les alentours de la maison, la cour, une école qu’elle aperçoit en face dont elle lit le nom sur le portail. Le cousin appelle un ami à Assouan, qui identifie l’endroit. Irini guette le moment où le cheikh quitte la maison. Elle fausse immédiatement compagnie à ses ravisseuses en s’engouffrant dans un tuk-tuk (tricycle taxi) où l’ami du cousin l’attend. Le chauffeur fonce jusqu’à la gare. Ils attrapent le premier train pour Le Caire. Irini est en lieu sûr. Elle a échappé à la conversion et au mariage forcés, quand ce n’est pas à un viol a fin qu’elle porte l’enfant d’un musulman.

'Ils cherchent à nous intimider, à nous forcer à l'exil'


La police accuse les familles d’attiser la haine

En Égypte, des centaines de filles et de jeunes femmes coptes ont connu le sort d’Irini –épilogue heureux mis à part. La pratique ne date pas d’hier. «Les enlèvements de femmes coptes ont commencé sous Anouar el Sadate, souligne Nadia Henry, une sénatrice chrétienne. Cela a continué sous Moubarak. On se demandait parfois s’ils n’étaient pas directement organisés par la police secrète pour intimider les chrétiens. Mais après la révolution de 2011, leur nombre a explosé.» Dans un rapport publié en 2012 par l’ONG Christian Solidarity International, l’universitaire américaine Michèle Clark et la spécialiste égyptienne des droits de l’homme Nadia Ghaly ont recensé pas moins de 500 cas depuis la chute de Moubarak. Plus d’une année s’est écoulée après sa publication et la situation n’a fait qu’empirer…
Ni la police ni la justice ne s’occupent de ces cas. Au mieux, policiers et procureurs écoutent les témoignages des parents éplorés et enregistrent la plainte sans lancer d’enquête; au pire, ils les éconduisent sans ménagement, quand ils ne les accusent pas de vouloir semer la discorde entre les différentes communautés religieuses du pays. «Les Coptes ne sont pas des citoyens de second ordre, mais de cinquième ordre», ironise, plein d’amertume, Stefanos Milad Stefanos, un avocat chrétien qui centralise les cas de filles disparues au Caire.

Pour les familles désespérées, il ne reste que peu de recours. Hormis l’Église copte, il n’y a guère que l’Association pour les victimes d’enlèvements et de disparitions forcées (Avaed), créée par de jeunes chrétiens dès avril 2010, à leur venir en aide. Avec ses 1500 bénévoles dispersés dans toute l’Égypte, l’Avaed recense les cas de disparition, elle les documente et, avec l’appui d’avocats, essaie de surmonter les résistances officielles de tous ordres pour que les autorités recherchent les disparues. «Avant la révolution, explique Ebram Louis, 26ans, fondateur de l’association, nous étions saisis de trois ou quatre cas chaque mois. Après la chute de Moubarak, on en compte une quinzaine en moyenne.» Son association a transmis 45 dossiers à la Cour suprême, la plus haute juridiction égyptienne, sans le moindre résultat. «Pas une seule fois la justice n’a lancé des investigations», déplore Ebram Louis.

Un sac de magasin de chaussures à la main, les yeux rougis, Marsa Said, sort une à une les photos de sa fille. Quand elle raconte ce qui lui est arrivé, des sanglots l’étranglent. Les larmes roulent le long de ses joues lorsqu’elle montre l’image d’une fillette vêtue d’une robe à volants noirs et blancs et de sandalettes, qui étreint un lapin en peluche rose. Nadia a disparu le 10 septembre 2011 vers 10h00. C’était un dimanche. La famille revenait de la messe dans une église du Caire. Son père l’a envoyée acheter du pain. Elle n’est jamais revenue. Au moment de sa disparition, elle avait 14 ans.

Bien qu’inconsolable, dévastée et perdue, Marsa Said n’a pas renoncé à retrouver sa fille. Son opiniâtreté lui a pourtant coûté cher. Renvoyée par la police, menacée par le voisinage, elle a dû déménager, avec son mari et ses quatre enfants restants, dans un autre quartier du Caire. En chemin, elle a également perdu son travail. A force de remuer ciel et terre, aidée par l’Avaed et un avocat (elle ne sait ni lire ni écrire), elle a mis la main sur l’acte de mariage de sa fille avec un musulman de 48ans. «Un repris de justice», précise-t-elle. Selon la loi égyptienne, tout est illégal : ni cette union ni la conversion qui l’a précédée ne pouvaient avoir lieu sans consentement parental. Marsa Said sait où vit cet homme, elle a même parlé à des membres de sa famille. Rien n’y a fait. Elle ne peut faire valoir son droit et la police ne veut plus en entendre parler.
Pour prendre l’opinion publique à témoin, l’Avaed a amené cette mère accablée à la télévision. Cela n’a fait qu’attirer sur Marsa Said les foudres des salafistes égyptiens, l’aile la plus radicale du mouvement islamiste. Révoltée, Marsa Said crie sa colère: «Abou Islam a déclaré que le mariage de ma fille était tout à fait normal et que Nadia était consentante !» Pour les chrétiens d’Égypte, Abou Islam est une sorte d’incarnation du diable.
Cet homme qui se présente comme un journaliste écrivain, dirige une chaîne vouée à propager le salafisme. Il y tient une longue causerie quotidienne six jours par semaine. «Une fois sur deux, elle porte sur les chrétiens», dit-il avec un mouvement de menton. Quand on l’interroge sur les Coptes, sa colère est intarissable. «Ils n’arrêtent pas de nous provoquer, s’énerve-t-il. Ils portent des croix autour du cou. Voyez comment leurs femmes s’habillent et sortent tête nue. Quant aux kidnappings, c’est eux qui convertissent nos femmes de force !» A l’écouter, les chrétiens d’Égypte n’ont qu’une alternative : soit ils se soumettent et acceptent la règle de la majorité sunnite, soit ils quittent le pays.
Quand il reconduit son visiteur à la porte de son studio, il révèle que le prochain livre qu’il va publier portera sur les Coptes: «Qui et combien sont-ils?» Leur nombre obsède les islamistes radicaux. Sans grande rigueur statistique, l’État prétend que les chrétiens d’Égypte sont environ 8 millions, soit 10% de la population totale. Les leaders coptes et l’Église pensent plutôt qu’ils sont plus de 10 millions. Abou Islam, lui, affirme qu’ils représentent moins de 0,5% des Égyptiens…

Dans la chambre vide, pas un objet n’a bougé

Otages de ce stratagème politique, religieux et idéologique, les familles n’ont plus que leurs yeux pour pleurer. Les mères contemplent des chambres désespérément vides où pas un objet n’a bougé depuis que le malheur a frappé le foyer. Comme Magda Mehani, une commerçante du Caire, qui recherche sa fille Martha depuis sa disparition le 14 juillet 2007.
Elle avait 19 ans. Ou encore Nabila Shihata, une mère de famille d’Ismailia qui n’a plus
de nouvelles de Christine depuis le 26 janvier 2012. Elle avait 17 ans et 4mois…

En charge du dossier des disparues au sein de l’Église copte, le père Ibrahim Karas ne sait plus à quel saint se vouer. Pour lui, cette stratégie des enlèvements de jeunes femmes et des conversions forcées n’est pas du seul fait des islamistes radicaux. «Ils sont tous heureux de les convertir de force: le gouvernement, la police et la justice, explique le curé de la paroisse Sainte Marie, dans le populeux quartier de Shoubra, au Caire. Ils veulent nous intimider, nous forcer à l’exil, faire du pays un État exclusivement musulman. Nous ne partirons jamais. Nous sommes autant Égyptiens qu'eux!» ¦
JEAN-MARC GONIN

Les femmes coptes veulent-elles des maris musulmans ? - Christian Solidarity International

Les femmes coptes veulent-elles des maris musulmans ?


Le 5 mars 2011, des musulmans ont incendié une église copte au sud du Caire. Plusieurs personnes ont été tuées lors de la mêlée qui a suivi.

Ce drame a été déclenché par la révélation d’une liaison entre une musulmane et un chrétien. Il est vrai que l’islam autorise le mariage entre un homme musulman et une femme chrétienne, mais un homme chrétien ne peut se marier avec une femme musulmane qu’après s’être converti à l’islam.

En novembre 2009, un rapport détaillé * avait déjà été publié par CSI, en collaboration avec la « Coptic Foundation for Human Rights ». En se basant uniquement sur des exemples concrets, il a permis d’attester plusieurs points :
- les mariages forcés sont une réalité
- les affirmations selon lesquelles des femmes coptes se seraient converties volontairement à l’islam, se sont révélées mensongères dans tous les cas où une enquête a été menée.

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 Le rapport 'forced_marriage', uniquement en anglais à télécharger
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Cet article provient du site Christian Solidarity International, dont voici le lien :

Marie-toi et convertis-toi ! - Christian Solidarity International

Marie-toi et convertis-toi !

Dimanche 25 septembre 2011

 

De façon sournoise, des femmes coptes sont forcées au mariage avec des hommes musulmans ; on les oblige ensuite à se convertir à l’islam. Ce ne sont pas des cas isolés, explique Michele Clark.


Hanna (nom changé pour des raisons de sécurité) était amie avec une de ses voisines musulmanes. Celle-ci a présenté Hanna à son frère. Ils passaient beaucoup de temps ensemble et sont devenus amis. Un jour, la jeune fille musulmane est allée faire des courses et a laissé Hanna seule avec son frère à la maison. Ce dernier a profité de l’occasion pour la violer. Comme elle craignait la réaction de sa famille et qu’elle avait honte, Hanna s’est laissé convaincre d’épouser son violeur et de se convertir à l’islam.
Le fait de forcer au mariage et à la conversion est un moyen subtil utilisé par certains extrémistes musulmans pour intimider la minorité chrétienne d’Égypte. Aujourd’hui, quelque huit millions de chrétiens vivent en Égypte, soit 10 % de la population. Depuis la démission de Hosni Moubarak, les enlèvements ont fortement augmenté. Les autorités ne s’opposent souvent plus aux extrémistes. Dans cette atmosphère menaçante, de nombreux coptes désirent quitter leur pays. L’Égypte va-t-elle devenir comme l’Irak, où l’on assiste à un véritable exode de la minorité chrétienne ?

Un sentiment de culpabilité ?

D’ordinaire, les jeunes femmes coptes ne sont pas forcées au mariage et à la conversion par des inconnus, mais par des amis musulmans auxquels elles font confiance. Comment cela est-il possible ? « Ils profitent de la vulnérabilité et de la naïveté des jeunes femmes coptes », explique Michele Clark devant une commission du parlement américain. Les coptes ne sont pas égaux aux musulmans dans la société égyptienne. Nombre d’entre eux sont pauvres. Les coupables musulmans en profitent et attirent les chrétiennes avec de l’argent, souvent par l’intermédiaire d’autres femmes.

Ils leur offrent un monde apparemment meilleur qui leur permettrait de se détacher de leurs problèmes familiaux. De plus les filles coptes sont, selon Clark, soumises à une pression de la part de leurs collègues musulmanes dès l’école, afin de les faire « entrer dans le moule ». Certaines voudraient donc simplement « être comme les autres » pour s’intégrer.

Les jeunes chrétiennes sont-elles donc coupables ? Madame Clark précise : Ces événements en Égypte sont un exemple éloquent de traite des êtres humains : les victimes sont dupées, attirées dans une relation frauduleuse puis exploitées. Selon l’article 3 du Protocole additionnel de l’ONU contre la traite des êtres humains, le consentement de la victime de la traite des êtres humains n’a aucun poids si la violence, la fraude ou la contrainte sont employées. Clark a prouvé par des investigations approfondies menées sur place que ces moyens étaient très souvent utilisés dans les relations entre musulmans et femmes coptes.

Des autorités complices

Les femmes coptes qui se marient et se convertissent à l’islam sous la contrainte ne peuvent que rarement s’en libérer. Après leur mariage, elles sont souvent complètement isolées du monde extérieur et n’osent plus quitter seules la maison. Le contact téléphonique avec leur famille leur est même interdit.

Quand des femmes réussissent à s’enfuir, elles ne peuvent plus vivre auprès de leur famille, car elles l’exposeraient à un danger. Il existe plusieurs institutions qui offrent la sécurité à de telles femmes. La plupart du temps, les fugitives renoncent à porter plainte, craignant pour leur famille. Si toutefois elles s’aventurent à le faire, la police refuse souvent d’enregistrer leur plainte ou ne donne pas de suite à l’investigation. Lors de ses recherches, Clark n’a pas trouvé un seul cas où un coupable aurait été condamné.

Pour l’État égyptien, les femmes coptes converties sous la contrainte sont musulmanes. Les autorités refusent donc d’entrer en matière pour une reconversion à la foi chrétienne, sachant que les musulmanes ne sont pas autorisées à se convertir. Le fait qu’on soit musulman « de naissance » ou converti après ne joue aucun rôle, même si on y a été contraint !

Que pouvez-vous faire ?
Que pouvez-vous faire contre cette injustice ? Informer, dit Clark : « Plus le sujet sera connu dans le public, plus il sera facile pour les victimes de rompre le silence et moins grande sera la honte. » À l’avenir, CSI veut encore davantage remplir cette tâche informative.

Un rapport a paru en novembre 2009, rédigé entre autres par Michele Clark pour CSI : « La disparition, la conversion forcée et le mariage forcé des femmes chrétiennes coptes en Égypte ». Ce document de 42 pages est disponible en anglais et en allemand. Moyennant une participation aux frais (libre), nous vous envoyons volontiers un ou plusieurs exemplaire(s). La version française sera disponible plus tard. Si vous la désirez, nous vous prions de bien vouloir nous en informer.
Vous trouverez ci-dessous la vidéo de l’intervention de Michele Clark auprès de la commission de Helsinki du Sénat des États-Unis, attire l'attention à l'égard de la situation critique des chrétiens coptes d’Égypte, ainsi que l’intégralité de la séance de trois heuresVidéo de la séance de la Commission



Michele A. Clark
Michele A. Clark est membre du comité de CSI aux États-Unis. Elle est professeur associé pour la traite des être humains, les femmes dans la politique mondiale et les mouvements dissidents contemporains à la George Washington University. Le 22 juillet 2011, elle a été entendue au sujet du sort des femmes coptes par la commission de Helsinki du Sénat des États-Unis. Cette commission est formée de 18 parlementaires et de trois représentants de haut rang du gouvernement. Elle peut donc avoir une influence certaine sur la politique extérieure des États-Unis.


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Cet article provient du site Christian Solidarity International, dont voici le lien :
http://www.csi-france.fr/egypte_marier_et_convertir.php?nvd=539

Égypte : Ré-information de l'actualité d'août 2013 par le Père Boulard.

L’interview qui suis apporte une réinformation nécessaire de l'actualité en Égypte, qui contrarie les messages différents de l'actualité occidentale conditionnés par des intérêts peu humanitaire mais essentiellement économiques, stratégiques... Appréciez donc cette réinformation, qui montre le contexte au sein duquel de 2011 à juin 2013 c'était accru la conversion de femmes coptes par kidnapping et mariage forcé.



Le père Boulad en direct d'Egypte vendredi 16/8, fait le point sur la situation

Le Père Henri Boulad, Directeur du Centre culturel Jésuite d'Alexandrie, parle de la situation en Egypte, comme d'habitude avec son franc-parler et sans langue de bois. Il s'insurge contre la désinformation des médias.
Il est interviewé à la radio canadienne par Paul Arcand.


Paul Arcand : « nous nous rendons au Caire retrouver le Père Henri Boulad qui est le Directeur du Centre culturel jésuite, Père Boulad bonjour ! »
– Bonjour Monsieur Arcand
Tout d'abord est-ce que la prière est terminée au Caire, comment ça se passe ?
– La prière est terminée, oui ça va
Et il n'y a pas eu d'affrontements ?
– Je n'ai pas les dernières nouvelles, après la prière, parce que je ne suis pas dans la rue
Comment vous analysez les événements des derniers jours, l'intervention de l'armée, le massacre qui a coûté la vie à six cents et quelques personnes au moins jusqu'à maintenant ?
– On signale le massacre de six cents et quelques personnes parmi les Frères Musulmans mais on ne signale pas le massacre de 1500 égyptiens tués par les milices de l'ancien président Morsi. L'information en Occident est très sélective, unilatérale, il semble que l'Occident veuille défendre les Frères Musulmans comme si c'était leurs agents dans la région du Proche-Orient pour des intérêts économiques, géopolitique etc.
Nous sommes écœurés ici en Égypte, Musulmans et Chrétiens, Égyptiens en Général puisqu'il n'y a plus
maintenant ce clivage entre Musulmans et Chrétiens, il y a la citoyenneté qui nous réunit tous, nous sommes écœurés par la position des gouvernements occidentaux qui prennent fait et cause pour les Frères Musulmans comme si c'était eux les victimes et non pas les bourreaux. Depuis des années, les gens se font massacrer, les filles se font violer et les enfants se font kidnapper par les Frères Musulmans, aucun mot dans la presse internationale. Encore tout récemment, avant-hier n'est-ce pas, 52 églises ou lieux de culte ou bien écoles chrétiennes ont été brûlés avec leurs véhicules, on n'en a pas beaucoup entendu parler dans la presse internationale.
Mais j'allais vous dire, Père Boulad, on peut dénoncer la violence faite aux Chrétiens évidemment, faite aux Musulmans aussi mais il y a quand même une intervention musclée militaire où on se retrouve en quarante-huit heures avec 623 morts au moins
– Oui, mais on leur a demandé de déguerpir et ils n'ont pas voulu. Ce qu'ils appellent une manifestation pacifique, c'était avec des kalachnikovs et les cadavres ont été enterrés sur place, là où ils se trouvaient, notamment des gens de la police. C'est quelque chose d'écœurant cette désinformation des médias qui ne présentent qu'un aspect de la réalité, exactement comme en Syrie
Père Boulad, quand on regarde ce qui se passe en Égypte depuis le départ de Moubarak, alors qu'on avait l'impression qu'une alliance pouvait se faire vers la démocratie, on se rend compte que c'est impossible, en tout cas compte tenu des événements avec les Frères Musulmans, avec l'armée qui reprend évidemment le contrôle de la situation, est-ce que vous pensez, vous, que la démocratie est possible en Égypte ?
– Elle sera longue à établir mais avec le coup d'état populaire et non pas militaire, s'il vous plaît, avec le coup d'état populaire qui a renversé Morsi avec près de 80 % d'adhésion du peuple, on peut espérer que si l'Occident nous fiche la paix, reste dans ses quartiers et s'occupe de ses oignons, comme on dit en bon français, on pourrait arriver à quelque chose.
Mais actuellement il y a tous les membres de l'OTAN, l'Amérique en premier qui ne veulent pas lâcher le morceau puisqu'ils avaient tout misé sur les Frères Musulmans depuis plusieurs années et que c'était leurs agents dans la région. Ils se trouvent un peu désemparés face à ce coup d'état populaire qui s'est passé ici et alors ils veulent absolument présenter les choses à leur manière au public qui n'est pas très informé et qui croit ce qu'on lui sert.
Père Boulad est-ce que vous croyez que la mouvance terroriste, Al Qaïda ou d'autres factions vont s'alimenter en disant : « vous voyez, le processus démocratique ne fonctionne pas et seule la violence peut être utilisée », bref est-ce que les Frères Musulmans par exemple, avec beaucoup de jeunes pourraient se tourner vers des groupes plus extrémistes encore ?
– Qu'ils se tournent vers eux, cela ne va rien changer à la situation, actuellement l'ensemble du peuple égyptien a compris que ce sont des types pourris, menteurs, hypocrites et derrière eux un certain nombre de chefs d'État occidentaux jouent le même jeu et présentent les choses comme si finalement les Frères Musulmans étaient des victimes et le peuple égyptien ou l'armée égyptienne ou la police égyptienne était le bourreau.
Nous voyons les choses de façon très différente ici et je ne suis pas le seul, heureusement, parmi les analystes égyptiens, qui voit la chose autrement. Comment se fait-il que pendant toute la période antérieure, les massacres faits par les Frères Musulmans n'ont jamais été dénoncés et que tout d'un coup, vous vous réveillez parce qu'on a voulu dégager ces gens-là et les remettre à leur place, qu'est-ce qui se passe, pourquoi vous prenez fait et cause pour ces gens-là ? Qu'est-ce qui se passe ?
Père Boulad, il ne s'agit pas de prendre fait et cause, il s'agit de regarder les faits et vous avez raison de dire que des Chrétiens ont été massacrés
– Il s'agit d'Égyptiens avant d'être des Chrétiens, il y a des Chrétiens évidemment qui sont les premières victimes
Mais il y a des lieux de cultes qui ont été également saccagés
– Absolument, oui
Ce que vous dites là est vrai mais en même temps on se demande comment la paix peut s'installer dans ce pays, comment les gens peuvent y arriver, est-ce que c'est par un contrôle de l'armée encore plus musclé, par une façon de neutraliser les Frères Musulmans, comment vous voyez la suite des choses ?
– Oui c'est évident, il faut les neutraliser. Ils sont déjà en morceaux, en pièces, les Frères Musulmans ont déjà tout perdu, il suffit de quelques semaines pour qu'ils disparaissent dans le maquis si je puis dire mais ils ne seront pas inoffensifs car ce sont des coriaces, ce sont des irréductibles, ils ne vont pas se laisser faire.
Ça fait 85 ans qu'ils rêvent de prendre le pouvoir, ils l'ont eu et ils n'ont pas su le gérer, ils nous ont servi des slogans à la place de solutions. Qu'est-ce qu'ils ont apporté à l'Égypte pendant l'année où ils étaient au pouvoir ? Ils ont voulu dépecer l'Égypte : un morceau au Hamas avec 40 % du Sinaï, un morceau à la Libye, toute la partie à l'ouest de Marsa Matrouh, un morceau au Soudan, toute la partie au sud d'Assouan et puis on se plaint que l'armée ait réagi !
Mais il était grand temps de ne pas laisser notre pays être dépecé, c'est incroyable mais est-ce qu'on se rend compte de tout le mal qu'a fait Mohamed Badia (le guide suprême des Frères Musulmans) en nous coupant l'électricité tous les jours et le prix de l'essence a augmenté, le prix des denrées a augmenté. On a l'impression que l'Occident n'est pas du tout conscient de ce qui se passe réellement sur le terrain.
Père Boulad, merci beaucoup de nous avoir parlé ce matin. 

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 Merci au travail de retranscription effectué par http://danilette.over-blog.com/
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Pour écouter l'ITW, cliquez sur www.985fm.ca/audioplayer Voir aussi :


De jeunes chrétiennes disparaissent - souvent pour toujours - Christian Solidarity International

Muslim trafficking

De jeunes chrétiennes disparaissent – souvent pour toujours


Jeudi 29 novembre 2012

Un sujet tabou. En Égypte, de nombreuses jeunes chrétiennes disparaissent ; elles sont forcées à se convertir à l’islam et à se marier. A-t-on affaire à des centaines de cas ? Des milliers ? Des dizaines de milliers ? Nous l’ignorons. Mais chaque victime est une victime de trop !

 

«Au nom d’Allah, je vous tuerai!»


Mariam avait 19 ans quand elle a disparu. Elle venait de terminer une formation dans l’informatique. Le 20 mai 2011, elle se rendait au travail, comme d’habitude. Elle n’est jamais rentrée. À 18 heures, sa mère a annoncé sa disparition à la police. À 23 heures, la police s’est rendue chez eux pour leur annoncer que leur fille avait épousé un musulman. La maman est tombée en apoplexie. La famille a finalement dû accepter la réalité: Mariam s’est mariée avec un musulman.
Un mois après sa disparition, Mariam a téléphoné à son père. En sanglotant, elle s’est excusée de ce qui s’était passé. «Dis à ma mère qu’elle me manque.», lui demanda-t-elle. Le père a alors entendu par le téléphone que quelqu’un entrait dans la pièce et la ligne a été coupée. Lorsqu’il a rappelé, c’est le mari de sa fille qui a répondu. Ce dernier a juré par Allah que s’ils ne laissaient pas Mariam en paix, il tuerait le père et sa famille et qu’il incendierait leur église. «Tu sais que je peux le faire», a-t-il lancé. Évidemment, le père le savait bien; en Égypte, l’assassinat de chrétiens est une affaire courante, de même que la destruction d’églises.

Abandonné par l’État

Mariam a réussi à joindre son père à huit reprises. Elle l’a supplié de l’aider: elle serait retenue en prisonnière et battue. Le père sait même où se trouve Mariam, mais il n’ose s’y rendre, craignant les conséquences pour son entourage. Il a néanmoins contacté un avocat qui a adressé trois revendications au procureur général: premièrement, il lui demande de se pencher sur les menaces proférées contre le père et l’église (le père avait enregistré cette conversation téléphonique). Deuxièmement, il demande que le droit de visite soit accordé au père de Mariam. Il exige enfin la possibilité pour Mariam de raconter ce qui s’est passé; dans le cas où elle se serait mariée de son plein gré, cette décision serait acceptée par la famille. Six mois plus tard, le procureur général n’a toujours pas réagi.

Sans aucun accès à l’extérieur, dans cette situation sans espoir, Mariam s’est blessée volontairement pour être emmenée à l’hôpital. Mais un médecin l’a visitée à domicile.

Des mariages volontaires?
Mariam n’est qu’un cas parmi d’autres. On n’en connaît pas le nombre exact et CSI n’avance pas de chiffres précis. Mais il est évident qu’il ne s’agit pas de cas isolés.
De nombreuses jeunes chrétiennes sont enlevées. Certaines sont agressées sur la route et poussées dans une voiture. D’autres se font piéger par des personnes qui se prétendent leurs amis. Mais il existe également des femmes coptes qui s’unissent volontairement à des hommes musulmans. Les raisons sont diverses: une éducation sévère à laquelle elles veulent échapper; d’autres sont malheureuses en ménage et veulent s’évader dans une relation avec un musulman.

Dans tous les cas, le désir de liberté et d’égalité joue un grand rôle: elles ne peuvent plus supporter les discriminations et les injures qu’elles endurent comme ressortissantes d’une minorité religieuse. Elles tentent ainsi de devenir «comme les autres». Bien sûr, elles ne réalisent pas qu’elles seront enfermées par leurs maris ni qu’elles devront rompre tout contact avec leur famille. C’est la raison pour laquelle il faut porter ces tragédies à la connaissance du public. À cet égard, l’Église copte peut contribuer efficacement à faire connaître aux jeunes femmes où peut mener une «aventure romantique».

Thème de la vidéo :

Muslim Trafficking Networks Target Coptic Women – CBN.com

Beaucoup de femmes chrétiennes égyptiennes craignent qu'elles vont être des cibles pour l'enlèvement et le mariage forcé par les musulmans. CBN Nouvelles rendu au Caire pour enquêter sur la traite des femmes coptes ... Le Christian Broadcasting Network CBN

Many Egyptian Christian women fear they'll be targets for abduction and forced marriage by Muslims. CBN News traveled to Cairo to investigate the trafficking of Coptic women... The Christian Broadcasting Network CBN

Une documentation claire

Nous proposons un rapport sur ce sujet délicat. Peu de personnes acceptent de nommer publiquement le problème et nous espérons poser ainsi une base pour que d’autres organisations et services gouvernementaux puissent se pencher sur le sujet et s’engager en faveur d’une amélioration de la situation.

CSI recommande au gouvernement égyptien ainsi qu’à l’Église copte de documenter et d’enregistrer de façon rigoureuse les mariages et conversions forcés. La discrimination religieuse doit également être sanctionnée pénalement, que ce soit dans les écoles, sur le lieu de travail ou dans les médias. En outre, l’officialisation d’une conversion ne doit être possible qu’à partir de 18 ans, sachant que des mineures sont souvent concernées. La police est appelée mener des investigations sérieuses suite aux disparitions de jeunes Coptes – malheureusement, elle cautionne trop souvent les agissements des coupables.


■ Adrian Hartmann

Sarah Ishaq 14 ans aina

Ce que d’autres disent du rapport

http://www.cbn.com, octobre 2012

http://www.religiontoday.com, 4 septembre 2012

Le rapport – Sources et résultats

En 2009, Michele Clark, experte de la traite des êtres humains, et Nadia Ghaly, défenseur des droits de l’homme copte, ont rédigé pour CSI un premier rapport portant sur le mariage forcé et la conversion forcée de chrétiennes coptes. Un deuxième rapport paraît cette année.

Les deux auteurs ont discuté avec plusieurs femmes qui ont pu s’échapper. Elles ont également interrogé les familles des victimes, les avocats qui s’occupent de tels cas et des défenseurs des droits de l’homme égyptiens. Après des recherches poussées, le rapport établit que ces enlèvements sont des faits attestés, n’en déplaise à l’État égyptien.
Télécharger le rapport Égypte II (en anglais) :
Rapport 'Tell my mother I miss her'

Le rapport présenté devant une commission des États-Unis 

En juillet 2012, Michele Clark a présenté ce rapport devant la commission d’Helsinki. Cette commission est formée de 18 parlementaires des États-Unis (neuf issus du Sénat, et neuf de la Chambre des représentants) et de 3 représentants de haut rang des départements de la Défense, d’État (Affaires étrangères) et du Commerce. Cette commission s’occupe des questions de démocratie, d’économie et de sécurité; elle s’intéresse à la situation des droits de l’homme dans les États membres et partenaires de l’OSCE. 

Vidéo du rapport devant la Commission des États-Unis


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Cet article provient du site Christian Solidarity International, dont voici le lien :
http://www.csi-france.fr/coptes_mariees.php?nvd=539



 

lundi 16 septembre 2013

Mariages forcés avec des musulmans - Christian Solidarity International




Mariages forcés avec des musulmans


Dans des enquêtes récentes, CSI fait des révélations sur les mariages forcés entre jeunes chrétiennes égyptiennes et musulmans. Avec une documentation explosive, CSI lance à nouveau un appel au public.


Un rapport récent rédigé, à la demande de CSI, par Nadia Ghaly, militante égyptienne des droits humains, et Michele Clark, spécialiste américaine des droits humains dans le domaine du trafic d’êtres humains, confirme à nouveau l’existence d’un système insidieux d’enlèvements et de mariages forcés de femmes coptes. En 2007 déjà, CSI avait récolté plus de 30000 signatures pour intervenir auprès du gouvernement égyptien contre ces violations des droits humains. Cependant, malgré des demandes réitérées, le gouvernement égyptien n’a toujours pas pris position officiellement. Ce rapport explosif donne matière à une nouvelle offensive médiatique.

Les autorités restent passives
Le rapport révèle qu’en Egypte, la violation des droits humains fondamentaux est encouragée par les normes culturelles. Ces normes découlent de traditions religieuses et elles légitiment la violence contre les femmes et les non-musulmans. Une autre conclusion du rapport montre que les autorités égyptiennes approuvent très souvent tacitement ces pratiques et ne font preuve d’aucun zèle pour enquêter sur les accusations de viol, d’enlèvement et d’abus sexuels.

Récemment, l’hebdomadaire égyptien anglophone Al Ahram Weekly a brisé un tabou existant depuis très longtemps, en avouant que les conversions forcées à l’islam et les mariages forcés de jeunes filles coptes à des hommes musulmans étaient un problème à prendre au sérieux. Les conversions forcées et les mariages forcés empoisonnent les relations entre la communauté chrétienne et les autorités islamiques du pays. (Al-Ahram Weekly en ligne, 3-9 septembre 2009, No 963)

Lettre à Barack Obama
Dans une lettre du 10 novembre 2009 au président Barack Obama, John Eibner, de CSI-USA, a pressé le gouvernement américain d’intervenir auprès du président égyptien Hosni Moubarak, afin que des mesures concrètes soient enfin prises pour empêcher les violations des droits humains dont sont victimes les femmes et les jeunes filles chrétiennes. Par ailleurs, John Eibner a écrit que les enlèvements tolérés et impunis de chrétiennes en Egypte mettaient au banc d’essai la qualité des relations actuelles entre les musulmans et les minorités non-musulmanes.

CSI veut à nouveau se mobiliser en faveur des jeunes coptes et leur donner une voix publique. Vous pouvez commander le rapport récent (en anglais et en allemand) auprès de CSI.
Nouveaux cas
  • R…, 17 ans, chrétienne d’Al-Fayoum: a été droguée, enlevée, violée, islamisée et mariée de force.
  • J…, 19 ans, chrétienne du Caire: a été enlevée, violée, emprisonnée, mariée et islamisée de force.
  • M…, 15 ans, chrétienne d’El Menya: a été violée, a eu un enfant, s’est convertie à l’islam, porte des cicatrices de mauvais traitements, a été mariée de force, droguée, abusée sexuellement.
    Ce sont seulement trois exemples parmi vingt-cinq nouveaux cas documentés. Les noms ne sont pas mentionnés, pour des raisons de sécurité.

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Cet article provient du site Christian Solidarity International, dont voici le lien :
http://www.csi-france.fr/egypte_mariages_forces_avec.php?nvd=539


vendredi 13 septembre 2013

Conversions forcées par kidnapping et mariage : crime contre l'humanité ?

Statut de Rome de la Cour Pénale Internationale

 

 Le texte du Statut de Rome est celui du document distribué sous la cote A/CONF.183/ 9, en date du 17 juillet 1998, et amendé par les procès-verbaux en date des 10 novembre 1998, 12 juillet 1999, 30 novembre 1999, 8 mai 2000, 17 janvier 2001 et 16 janvier 2002.

Le Statut est entré en vigueur le 1er juillet 2002.

 

 

Article 7

Crimes contre l’humanité

1. Aux fins du présent Statut, on entend par crime contre l’humanité l’un quelconque des actes ci-après lorsqu’il est commis dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique lancée contre toute population civile et en connaissance de cette attaque.
Il peut sembler normal, pour tout un chacun, de pouvoir lire la liste des actes qui constituent les Crimes contre l'humanité, selon le statut de Rome, et de souligner la souffrance des femmes chrétiennes et juives.
Cette souffrance et ce mal touchent également tous leurs proches, mais aussi leur communauté religieuse et la communauté humaine entière.

Ainsi, ne peut-on pas citer :

c) la Réduction en esclavage : par « réduction en esclavage », on entend le fait d’exercer sur une personne l’un quelconque ou l’ensemble des pouvoirs liés au droit de propriété, y compris dans le cadre de la traite des être humains, en particulier des femmes et des enfants ;

e) l'Emprisonnement : ou autre forme de privation grave de liberté physique en violation des dispositions fondamentales du droit international ;

f) la Torture : par « torture », on entend le fait d’infliger intentionnellement une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales, à une personne se trouvant sous sa garde ou sous son contrôle ; l’acception de ce terme ne s’étend pas à la douleur ou aux souffrances résultant uniquement de sanctions légales, inhérentes à ces sanctions ou occasionnées par elles ;

g) les Viol, esclavage sexuel, prostitution forcée, grossesse forcée, stérilisation forcée ou toute autre forme de violence sexuelle de gravité comparable.
Par « grossesse forcée », on entend la détention illégale d’une femme mise enceinte de force, dans l’intention de modifier la composition ethnique d’une population ou de commettre d’autres violations graves du droit international. Cette définition ne peut en aucune manière s’interpréter comme ayant une incidence sur les lois nationales relatives à la grossesse ;

h) la Persécution de tout groupe ou de toute collectivité identifiable pour des motifs d’ordre politique, racial, national, ethnique, culturel, religieux ou sexiste au sens du paragraphe 3, ou en fonction d’autres critères universellement reconnus comme inadmissibles en droit international, en corrélation avec tout acte visé dans le présent paragraphe ou tout crime relevant de la compétence de la Cour ;

i) les Disparitions forcées de personnes ;
Par « disparitions forcées de personnes », on entend les cas où des personnes sont arrêtées, détenues ou enlevées par un État ou une organisation politique ou avec l’autorisation, l’appui ou l’assentiment de cet État ou de cette organisation, qui refuse ensuite d’admettre que ces personnes sont privées de liberté ou de révéler le sort qui leur est réservé ou l’endroit où elles se trouvent, dans l’intention de les soustraire à la protection de la loi pendant une période prolongée.

k) les Autres actes inhumains de caractère analogue causant intentionnellement de grandes souffrances ou des atteintes graves à l’intégrité physique ou à la santé physique ou mentale.
 
Cour Pénale Internationale
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Compte tenu du caractère religieux des grossesses forcées que peuvent vivre ces femmes égyptiennes, nigérianes, israéliennes et pakistanaises, n'apparaîtrait-il pas légitime que le motif d'ordre religieux soit clairement mentionné comme il l'est d'ailleurs dans la définition h) Persécution.
Ainsi la mention 'ou religieuse', ne devrait-elle pas être ajouté, ce qui permettrait de faire cette lecture :

f) Par « grossesse forcée », on entend la détention illégale d’une femme mise enceinte de force, dans l’intention de modifier la composition ethnique ou religieuse d’une population ou de commettre d’autres violations graves du droit international. Cette définition ne peut en aucune manière s’interpréter comme ayant une incidence sur les lois nationales relatives à la grossesse ;

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Qu'en pensez-vous ?

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En complément d'informations :

3. Aux fins du présent Statut, le terme « sexe » s’entend de l’un et l’autre sexes,
masculin et féminin, suivant le contexte de la société. Il n’implique aucun autre
sens.

Le site de la Cour Pénale Internationale :

Le Statut de Rome :

Liste alphabétique des pays ayant signé :

Liste chronologique :

Voici une carte des pays signataires du Statut de Rome. En VERT les pays l'ayant ratifié et reconnaissant son autorité, en ORANGE les pays ne l'ayant pas ratifié, en GRIS les pays contestant l'existence de la Cour Pénale Internationale.



 

HEMLA - Une association d'aides aux jeunes femmes abusées en Israël


Pakistan : La catholique Farah Hatim reste dans la famille musulmane


La jeune catholique Farah Hatim restera avec son mari musulman. C’est ce qu’a décidé le 20 juillet 2011 à Bahawalpur la section locale de la Haute Cour du Punjab, au Pakistan, indique l’agence missonnaire Fides.
Le recours devant la Haute Cour avait été présenté par l'APMA (All Pakistan Minorities Alliance), après qu'un tribunal de première instance a rejeté la requête de rencontrer la jeune femme qui, selon sa famille, est séquestrée et a été mariée de force à un musulman dans la ville de Rahim Yar Khan.
Selon les sources locales de Fides, c'est en larmes que Farah Hatim a comparu devant le juge. A la question de savoir quelle famille elle choisissait, la jeune femme, après un silence interminable a déclaré : "Toutes les deux". La Cour a indiqué que cela était impossible et a réitéré la question. A ce moment, Farah a choisi sa nouvelle famille musulmane.
Le rideau tombe ainsi sur un cas qui a passionné la communauté chrétienne au Pakistan, préoccupée par les plus de 700 cas par an de jeunes chrétiennes enlevées et contraintes à contracter un mariage islamique. Le juge a permis à Farah d'avoir un entretien privé d'une dizaine de minutes avec sa famille d'origine. La jeune femme aurait raconté avoir en effet été "prise par la ruse". Mais elle a également confié "ne pas pouvoir revenir".
Selon la famille de Farah, les motifs de son choix ne sont pas clairs : ils peuvent être dictés par des menaces de mort ou par des intimidations mais il y a également la possibilité que la jeune femme soit enceinte. Dans ce cas, selon le droit coutumier pakistanais, Farah ne peut que rester avec son mari. Car si elle était répudiée, elle porterait une marque indélébile et plus aucun homme ne pourrait la vouloir à ses côtés. Mais en déclarant vouloir rester avec son mari musulman, Farah a choisi son destin. Désormais, la famille d'origine n'a plus aucune autorité sur elle, remarquent les sources de Fides.
La famille de Farah demande maintenant à la communauté internationale d'exercer des pressions sur le gouvernement pakistanais afin d'obtenir un nouvel examen du cas.


Source : Portail catholique suisse - http://www.cath.ch
& agence APIC (Cf. www.kipa-apic.ch)

Toujours plus de Pakistanaises chrétiennes converties à l'islam par la force

Mariam Gill a été kidnappée le 3 août dernier par Muhammad Junaid, un musulman de la ville, et ensuite convertie de force à l'islam et contrainte à l'épouser, rapporte l'agence de presse catholique romaine AsiaNews. Munir Gill, le père de la victime, déclare que Muhammad Junaid est "un important homme d'affaires", qui depuis quelque temps avait jeté son dévolu sur sa fille. Munir Gill avait dénoncé cette intention à plusieurs reprises au père du kidnappeur et à la police, mais "sans résultat". Malgré une plainte formelle déposée par les parents de la victime au poste de police, Amir Mirza, fonctionnaire de la police de Kahota, a considéré l'auteur de l'enlèvement comme un "homme d'affaires musulman respectable" et déclaré que la fille s'était convertie et mariée de sa propre volonté.

Les chefs religieux musulmans saluent cet "acte noble" conforme à la charia

Également complices de cet enlèvement, les chefs religieux musulmans locaux, qui ont qualifié cet enlèvement et la conversion à l'islam de cette fille d'"acte noble", conforme à la charia, la loi islamique. En outre, ont-ils décrété, le changement de religion a eu lieu selon les règles et doit être considéré comme valide. Le 5 août dernier, le chef musulman de la zone, Maulana Hafeez Aziz, a converti Mariam Gill à l'islam et a célébré son mariage avec Muhammad Junaid. Pour lui, "seul un vrai musulman" peut agir ainsi. Les chrétiens locaux estiment que ce nouvel acte commis contre les femmes chrétiennes au Pakistan est un indice du climat d'impunité dont jouissent ceux qui commettent ce genre d'abus. Mariam Gill, interrogée par des fonctionnaires locaux, a répété qu'elle avait été enlevée et contrainte par la force à se convertir à l'islam, mais qu'elle n'avait aucune intention d'abandonner le christianisme. A la fin des entretiens, les responsables ont décidé de rendre la fille à sa famille d'origine, mais Muhammad Junaid l'a déjà menacée de "conséquences terribles" si on ne lui "rend" pas la jeune fille. Mgr Rufin Anthony, interrogé par AsiaNews, a relevé qu'il s'agissait là d'un événement "horrible", confirmant que les cas de conversions forcées augmentent à un taux alarmant: "l'enlèvement de filles chrétiennes est devenu une pratique courante au Punjab. Les responsables de la sécurité doivent garantir le respect de la loi". Les violences contre les minorités au Pakistan ne concernent pas seulement les jeunes chrétiennes, mais touchent aussi les Hindous, contraints à chercher refuge de l'autre côté de la frontière, affirme l'évêque d'Islamabad.
Mgr Rufin Anthony, évêque de Islamabad-Rawalpindi (Photo: Ucanews)
Source : Article du Portail catholique suisse - http://www.cath.ch/detail 
& agence APIC (Cf. www.kipa-apic.ch)
 

Pakistan : Plus de 700 chrétiennes enlevées, mariées de force et converties à l'islam chaque année

Lahore: Plus de 700 jeunes chrétiennes sont enlevées, contraintes à épouser des musulmans et à se convertir à l’islam chaque année au Pakistan. Et de nombreuses autres échappent à cette estimation parce que leur enlèvement ne fait pas l’objet de plainte. C’est ce qu’indiquent à l’Agence Fides des sources de l’Eglise locale impliquées dans la lutte contre ce phénomène.
Actuellement, c'est à travers le cas de Farah Hatim, jeune catholique enlevée, convertie et contrainte à contracter un mariage islamique dans la ville de Rahim Yar Khan, dans le sud du Punjab, que la campagne est relancée. Une mobilisation de la communauté chrétienne au Pakistan et de la société civile est actuellement en cours. La Commission pour les Droits de l'Homme du Pakistan, fondée par l'avocate Asma Jahangir, a activé ses réseaux.
Le cas de Farah a déjà dépassé les frontières du Pakistan. Le Congrès canadien promeut actuellement une initiative politique spécifique afin de solliciter une démarche de son gouvernement vis-à-vis du gouvernement pakistanais. Des parlementaires italiens entendent également porter l'affaire à l'attention des institutions italiennes et européennes.
Source : Article du Portail catholique suisse - http://www.cath.ch 
& agence APIC (Cf. www.kipa-apic.ch)

Nigéria : Des jeunes filles mineures sont enlevées et contraintes à se convertir à l'islam

Maiduguri: La communauté chrétienne du nord du Nigeria est alarmée par un phénomène qui tend à se répandre : des jeunes filles mineures sont enlevées et contraintes à se convertir à l’islam. La secte islamiste Boko Haram serait mêlée à ces enlèvements, rapporte le 23 juillet 2013 l’agence missionnaire vaticane Fides. Boko Haram multiplie par ailleurs les attaques contre les écoles qui enseignent "l'éducation occidentale".
Un soldat de la secte Boko Haram au Nigeria (Image: Ucanews)

Des jeunes filles mineures sont enlevées et retenues dans les maisons d'émirs ou de responsables religieux radicaux, parfois liés au groupe Boko Haram, relate la Northern Christian Association of Nigeria (CAN), préoccupée par la croissance rapide de ce phénomène. L'association indique suivre cinq cas à la demande des familles des jeunes filles enlevées. Mais « lorsque l'on signale un cas de ce genre à la police, les agents répondent qu'ils ne peuvent rien y faire. Nous croyons parfois qu'ils sont complices » explique Daniel Babayi, secrétaire de la CAN. Les chrétiens du nord du Nigeria sont victimes du groupe militant islamique Boko Haram, qui vise à instaurer un État islamique. Dans le cadre d'une campagne terroriste qui dure depuis des mois, de nombreuses églises ont été attaquées et des fidèles chrétiens tués. Selon un certain nombre des déclarations publiques, Boko Haram a affirmé que « enlever des femmes chrétiennes fait partie des nouveaux efforts visant à frapper les chrétiens et à les contraindre à quitter le nord ».

"L'éducation occidentale est péché"

Les écoles constituent l'un des objectifs primaires du groupe. Au début du mois de juillet, plus de 40 personnes, en majorité des élèves, ont été tuées dans le cadre d'une attaque perpétrée contre un collège dans l’État de Yobe. Lors d'une autre attaque récente, le dortoir d'un institut a été incendié alors que les enfants dormaient, ceux qui cherchaient à s'enfuir ayant été tués. Boko Haram signifie "l'éducation occidentale est péché" et le responsable de la secte, Abubakar Shekau, a demandé publiquement à ce que les attaques contre les écoles "qui enseignent l'éducation occidentale" se multiplient. Afin de réagir à la guerre déclenchée par Boko Haram contre la nation, les États nigérians de Borno, Yobe et Adamawa, dans lesquels les militants représentent la menace la plus forte, se trouvent en état d'urgence depuis deux mois.
APIC| 23 juillet 2013 | 14h24
Un soldat de la secte Boko Haram au Nigeria (Image: Ucanews)
Source : Article du Portail catholique suisse - http://www.cath.ch 
& agence APIC (Cf. www.kipa-apic.ch)