Recensement
officiel des religions en Égypte.
Situation
administrative :
l’Égypte est un état islamique. L'islam est donc la religion
d’État et la loi islamique -shariah- est la source principale de
la législation de la Constitution égyptienne.
A
partir du web, lorsque l'on
recherche les statistiques des différentes religions en Égypte, on
trouve, par exemple :
sur
db-city.com :
islam
88%
christianisme
10%
autres
2%
sur
perspective Monde (perspective.usherbrook.co) :
musulmans
84,83%
chrétiens
14,58%
Wikipédia
reprend les statistiques officielles qui sont celles de db-city, mais
il est mentionné que « les
Coptes disent cependant représenter environ 20 % de la
population, avec une forte représentation dans les régions de Haute
Égypte ».
Depuis
quelle existe
la carte d'identité et
tous les autres formulaires administratifs possèdent tous les mêmes
3 premières lignes, à savoir la mention de la religion sous
l'identité :
1)
Nom
2)
Prénom
3)
Religion
|
Étiquette blanche où est écrit : 'ça me regarde!', apposée sur la mention 'religion'', par contestation. |
La
mention de la religion qui est écrite sur la carte d'identité,
obtenue à la majorité, conditionne ensuite ce renseignement sur
toutes les autres pièces administratives : carte grise,
certificat de naissance ou de décès, permis de conduire, adhésion
à un club ou une activité... Ainsi chaque pièce administrative
positionne à chaque fois, la personne au sein de la société comme
étant musulmane ou non, et donc appartenant ou non à la partie la
plus importante de la population.
Dans
le quotidien.
A
tous moments, il est nécessaire de présenter une pièce d'identité,
auprès des administrations et associations, c'est l'occasion de
savoir si vous êtes
musulmans ou non. Pour des femmes et hommes non-musulmans, cette
distinction est vécu en pratique, comme une discrimination bien
pesante et pénible.
En
outre, au niveau du droit, la possibilité de changer de religion sur
la carte d'identité ne revêt pas la même facilité dans un sens ou
dans l'autre. Ainsi une personne chrétienne peut sans grande
formalité opter pour la religion musulmane. En revanche, qu'une
personne musulmane décide d'opter pour la religion chrétienne, est
beaucoup plus problématique, voir impossible dans la constitution du
dossier de sa nouvelle carte d'identité.
Il
est à noter que les personnes athées sont référencées
systématiquement comme musulmanes.
Provocation :
une pression administrative peu glorieuse.
Sous
cet état de fait, le joug se fait des plus pesants lorsqu'une
personne chrétienne qui vient chercher sa carte d'identité constate
qu'il y a une faute mentionnant la religion musulmane à la place.
Lorsque la personne à bien mentionné dans son dossier son
appartenance religieuse non-musulmane, celle apparaît être de
l'ordre de la provocation. Il lui est donc demandé qu'elle prouve
qu'elle n'est pas musulmane, document qu'elle doit donc fournir à
nouveau.
Un
tracas pour les femmes en cas de mariage, inter-religieux.
Dans
le rapport du Christian Solidarity International et de la Fondation
copte des droits de l'Homme « The
Disappearance, Forced Conversions, and Forced Marriages of
Coptic Christian Women in Egypt.
November
2009 » de Nadia Ghaly et Michele Clark, pour les jeunes femmes
chrétiennes, dans le cas de mariages forcées, elles deviennent de
fait musulmanes, ce qui est donc mentionné sur leur carte
d'identité. Celles qui souhaitent que soit mentionnée la religion
chrétienne, se retrouve dans une confusion de vie, où à toutes les
occasions où elles présentent leurs papiers, elles sont assimilées
à une autre communauté religieuse ce qui occasionne un déséquilibre
moral.
On
peut donc penser que la mention de la religion sur les pièces
d'identités apporte un mal-être pour les populations
non-musulmanes, comme l'a été l'impôt que « le dhimmi »
c'est à dire le non-musulman, juif ou chrétien, devait payer en
échange d'une protection de l'état islamique dans lequel ils
vivaient. La conversion à l'islam, enlevait automatique cet impôt.
A propos de la dhimmitude *
Un
recensement étouffé.
Les
cartes d'identités sont aujourd'hui électroniques et les
renseignements qu'elles détiennent sont donc enregistrées dans des
bases de données numériques. Le recensement des composants des
différents communautés religieuses devrait être de l'ordre du
possible, ce qui ne semble pas aller tout à fait de soi.
Il
est étonnant de constater qu'en pratique, on n'a pas le droit de
demander et donc d'obtenir les statistiques de proportions des
musulmans et des non musulmans.
L’État
et les services de l’État, 'tourne toujours autour du pot' pour ne
pas donner des chiffres exactes des chrétiens au milieu de la
population en Égypte, ce qui apparaît comme contradictoire avec le
fait que la mention de la religion puisse permettre de comptabiliser
les adeptes des différentes religions dans les bases de données
informatisées.
Jusqu'à
présent les recensements ne mentionnaient pas le nombre des
chrétiens, afin de laisser planer le doute pour minorer la
communauté chrétienne.
On
peut constater un autre dénie en Égypte, dans le fait qu'on ne veut
pas reconnaître la présence d'une population juive, quand bien même
elle ne compte que peu de personnes.
Les
déclarations officielles des populations en Égypte sont de 5 à 6
millions, voir 8 millions de coptes. Or, tout égyptien sait que le
seul quartier de Choubah, au nord du Caire compte déjà plusieurs
millions de coptes. Ainsi ce dénombrement est-il perçu comme une
insulte pour les chrétiens.
La
vérité enfin semble se faire !
Nabil
Sharaf Eldin, journaliste, ancien Officier de Police et ancien
conseiller du Ministre de l'Intérieur, après la révolution en
2011, annonce le chiffre de plus de 18 Millions de cartes d'identités
délivrées aux égyptiens chrétiens. La carte d'identité étant
attribuée à partir de 18 ans, c'est donc sans compter la jeunesse.
La population du pays étant d'environ 86 millions, les coptes
représentent donc entre 20 à 25% de la population égyptienne.